Henri III et sa cour, Christine, Antony, Charles VII chez ses grands vassaux, Richard Darlington, Teresa, La Tour de Nesles, Angèle, Catherine Howard, Don JUan de Marana, Kean, Caligula, Mademoiselle Belle-Isle. Toutes les périodes y figurent : le Moyen Age (La Tour de Nesle), la guerre de Cent Ans ( Charles VII chez ses grands vassaux), la Saint-Barthélémy (Henri III et sa cour), la Rome antique. Toutes les cours d'Europe aussi : la Suède (Christine), l'Angleterre (Catherine Howard, Kean), la France, bien sûr. Les registres vont de la peinture des moeurs contemporaines (Antony) au fantastique le plus noir (Don Juan ou La chute d'un ange). 1829-1839, c'est la decennie flamboyante de Dumas dramaturge. Il est l'homme des répliques célèbres (Elle me résistait, je l'ai assassinée) et des situations extraordinaires, le fabricant de mélodrames et l'auteur de premier succès du théâtre romantique - avant Hernani. Le jeune homme sait trouver les chemins de la sensibilité contemporaine. Il sait enthousiasmer les enfants perdus de l'Empire, cette génération dont les pères furent des héros - comme les généraux Dumas et Hugo - et dont les fils traînent leur ennui. Le fameux "mal du siècle", c'est dans les salles de théâtre que l'on soigne. Dumas met en scène les passions que chacun rêve de ressentir. Mais au contraire de Racine qui les décrit pour mieux les condamner, Dumas tente de trouver des mots et des situations qui puissent être vécus. Loin de porter la société au théâtre - ce que font les moralistes -, il envoie le théâtre au visage de la société, pour qu'elle puisse le vivre en direct. N'en était-il pas ainsi de sa vie, qui fut un théâtre permanent ?